Cette rare et importante
sculpture s'inscrit dans un minuscule corpus d'objets dont les plus célèbres
représentants sont la sculpture de l'ancienne collection Loeb acquise
par les Musées Nationaux en 1977 (Vente Maîtres Loudmer et
Poulain du 3 Décembre 1977 lot n° 7), faisant aujourd'hui
partie de la sélection présentée au Musée du
Louvre en préfiguration du futur Musée du Quai Branly, et
celle de la collection Barbier-Mueller figurant au catalogue de líexposition
à la Fondation Mona Bismarck. Monsieur Vincent Bouloré, dans
l'article qu'il consacre à l'ancienne statue Loeb dans le catalogue
du Louvre aboutit à la conclusion que seules environ six pièces
peuvent être attribuées à ce groupe. Celle-ci, apparemment
encore inédite à ce jour vient compléter le panorama
que nous pouvons avoir de la production de cet atelier.
Longtemps attribuées aux Dogon,
les sculptures de ce style ont à la lumière des découvertes
archéologiques dans le delta du Niger et de leur manifeste
parenté stylistiques avec les terres cuites de la culture dite ìde
Djenné (attitudes, parures...) été attribuées
aux Djennenké. Il semblerait aujourdíhui qu'il faille en
chercher la création chez les artistes Soninké ayant cherché
à représenter ainsi des fondateurs.
Cette théorie d'une antériorité
de ces sculptures à l'arrivée des Dogons dans la région
s'est trouvée confirmée par les mesures du Carbone
14, la sculpture du Louvre étant datée du 13° siècle,
celle de la collection Barbier-Mueller du 14°.
Malgré quelques différences
logiques, un faisceau de convergences stylistiques et iconographiques permet
d'envisager que cette sculpture puisse être de la même main
que celle de l'ancienne collection Loeb, et donc attribuable à l'artiste
remarquable qui pourrait être nommé le "Maître Soninké
de la collection P.Loeb" pour reprendre l'expression de M. Bouloré
dans le catalogue du Louvre.
Toutes les pièces appartenant
à ce minuscule corpus présentent des dommages divers et toutes
ont subi les outrages du temps au niveau des traits du visage les rendant
le plus souvent difficiles à "lire". Celle ci n'ayant pas échappé
à la règle, un de ses précédents propriétaires
à pris le parti de faire pratiquer quelques rebouchages (apparemment
réversibles), principalement visibles de l'arête du nez, à
l'extrémité de la barbe.
Vendue 510 000 Francs (91 733 Euros)
le 28 février 2001
en collaboration avec l'étude
Cornette de Saint Cyr
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