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GUHYASAMAJA
Gouache sur toile.
28 x 20,5 cm
Tibet. ca 13° -
14° siècles
Bien qu'assez rarement
représenté, Guhyasamaja est une divinité très
importante du panthéon lamaïque, puisque le Guhyasamaja tantra
fut un des premiers textes sanskrits traduits en tibétain dès
le 8° siècle.La tradition voudrait que ce cycle ait été
proclamé par le buddha lui même le premier matin suivant son
illumination.
Avec ses trois faces
et six bras brandissant le vajra, la cloche, la roue, le joyau, le lotus
et l'épée, Guhyasamaja constitue en quelque sorte une
forme de divinité suprême symbolisant l'union de tous
les buddhas.
Dans la plupart de
ses représentations, le dieu apparaît uni à sa contrepartie
féminine qui níest pas ici figurée, mais suggérée
par le geste d'embrassement de ses bras principaux tenant vajra et
clochette.
Le fond bleu de
cette peinture est orné d'un riche décor de rinçeaux, l'ensemble de l'oeuvre étant occupé de la base
au sommet par la divinité sur son trône, les deux angles supérieurs
étant juste libérés pour permettre la mise en place de
deux moines non identifiables avec précision, probablement des propagateurs
du Guhyasamaja tantra.
L'iconographie
du dieu et de son trône, renvoient globalement aux modèles originaires
de l'Inde Pâla et Sena qui connut un développement au
Tibet aujourd'hui communément qualifié de style
Kadampa. Toutefois un examen attentif de la structure architecturée
du trône trahit au delà du lien évident avec les modèles
indiens, une inspiration associée aux grands décors en terre
séchée qui ornèrent la plupart des grands monastères
au début de la seconde diffusion du bouddhisme au Tibet,
11°-13° siècles, et dont seuls quelques témoignages
subsistent encore, comme à Yemar, Drathang, Khyanbu, Nesar...et peuvent
en quelque sorte être considérés comme líexpression
d'un art certes soumis à une influence indienne, mais proprement
tibétain. |